Notre éditorialiste Cécile vous raconte sa visite
NOTRE ÉDITORIALISTE CÉCILE VOUS RACONTE SA VISITE
Prêts pour une bouffée d’air pur et une immersion au cœur de la nature sauvage ? Suivez les fantastiques guides naturalistes de la Réserve des Monts d’Azur pour un safari animalier d’exception ! Les visites guidées de ce sanctuaire protégé ravissent petits et grands dans une activité palpitante, ludique et inspirante. La promesse de découvertes insoupçonnées autour de la biodiversité et d’un éveil aux questions environnementales. Suivez-moi dans mon expérience auprès des animaux de la Réserve biologique des Monts d’Azur !
RÉSERVE BIOLOGIQUE, SANCTUAIRE PRÉSERVÉ
En ce début d’été, j’ai décidé de troquer mon décor citadin de la Côte d’Azur pour une escapade dans l’arrière pays. En une heure de trajet à travers les préAlpes, j’arrive dans le cadre relaxant de la Réserve des Monts d’Azur, niché sur les hauteurs de Grasse. Le domaine est immense : 700 hectares depuis la crête d’une colline jusqu’au pic d’une montagne (1700 mètres d’altitude) lui faisant face. Au centre du sanctuaire, une grande plaine avec des forêts de pins, des zones humides, des prairies… On respire un bon coup.
Ici, le concept réserve biologique est à l’opposé de celui des zoos. Peu de barrières, pas de barreaux. La faune vit à l’état sauvage. Les humains ne sont dans la réserve que des invités, ayant un impact neutre sur la biodiversité qui s’épanouit librement. Les équipes du sanctuaire protègent et observent, tandis que les visites guidées se font en conservant un grand respect et une distance appropriée à la tranquillité et la sécurité de chacun. Les animaux ne sont pas domestiqués et on ne les empêche pas de se cacher de la vue des visiteurs.
SAFARIS ANIMALIERS, VOYAGES EN TERRES SAUVAGES
Je décide de profiter à fond de mon escapade nature et opte pour une double aventure : un safari à pied et une balade en calèche à la découverte des merveilles de la réserve. La matinée débute avec la rencontre des premiers animaux du sanctuaire, des chevaux de trait puissants et joyeux, tout blanc et forts pimpants.
Notre guide Méline nous les présente : Achille et Espoir nous prêteront leur muscles pour nous aider à arpenter les chemins du domaine au cours d’une visite d’un peu plus d’une heure. A bord de la calèche, d’autres visiteurs trépignent comme moi. Mais les deux équidés profitent d’une douche revitalisante avant le début de la promenade. Une fois désaltérés et bien rafraichis, les deux compères s’élancent hardiment. Nous admirons le paysage au pas des chevaux, en passant par différents écosystèmes, tour à tour ombragés, verdoyants ou brûlés de soleil. Le spectacle est saisissant. Notre guide dirige les chevaux à la voix et nous donne mille détails sur les secrets biologiques qui nous entourent.
Plus tard dans l’après-midi, j’arpenterai d’autres chemins à pied, aux côtés de nos guides Quentin et Laurine pour un safari guidé de deux heures, au plus près des animaux sauvages de la réserve. Les guides de la Réserve des monts d’Azur sont des professionnels de la biodiversité et de l’environnement, connaissant chaque recoin du domaine et quasiment chaque individu qui la peuple. Ces randonnées ont pour vocation de s’instruire et de prendre conscience de la dimension environnementale. Les itinéraires sont savamment choisis pour nous permettre de rencontrer les plus plus beaux animaux de la réserve, dans leur état naturel et sans les déranger.
LES ANIMAUX DE LA RÉSERVE BIOLOGIQUE
Sur ce beau domaine protégé, 350 des 700 hectares ont été délimités pour accueillir une biodiversité incroyable. Plusieurs centaines d’espèces vivent en harmonie et en totale liberté. La réserve n’accueille pas de grands prédateurs, garantissant ainsi une belle tranquillité aux troupeaux herbivores et la sécurité aux visiteurs. Parmi les stars de la réserve, nous retrouvons :
LES BISONS
Les bisons d’Europe réintroduits dans la réserve sont un peu moins de 50 individus. Ils se déplacent en petits groupes paisibles, mais chaque troupeau rencontré est néanmoins très impressionnant : les mâles pèsent près d’une tonne à l’âge adulte et arborent sur le crâne de très belles cornes. Certaines femelles, un peu moins volumineuses, sont suivies d’une compagnie de bisonneaux mignons.
Réserve biologique des Monts d’Azur
Les chaleurs de ce début d’été obligent ces ruminants à perdre une grande quantité de leur fourrure d’hiver. On observe de grandes touffes se détachant de leurs flancs. Les poils sont rapidement récupérés par plusieurs espèces d’oiseaux pour confectionner leurs nids. La fourrure de bison est un excellent isolant et on lui prête des vertus bactéricides. Dans la nature, rien ne se perd !
LES CHEVAUX SAUVAGES, DIT CHEVAUX DE PRZEWALSKI
Contrairement aux chevaux de trait de la calèche -seuls animaux domestiqués de la réserve-, les chevaux que l’on rencontre à l’état sauvage sont de petite taille. A l’instar des zèbres, les chevaux de Przewalski ont le dos droit, tandis que les chevaux domestiqués ont une morphologie adaptée aux lourdes charges qu’ils portent pour les humains.
Ces chevaux sauvages ont mauvais caractère et ne sont pas domesticables. Ils se battent très fréquemment et les poulains vivent à la périphérie du groupe afin d’être protégés des luttes parfois mortelles entre mâles dominants. Les hordes vivent en harems : les femelles choisissent de vivre auprès du mâle le plus fort, afin d’être mieux protégées. Les chevaux ne côtoient pas les autres espèces de la réserve et les harems ne se mélangent jamais. On adore les voir galoper à toute berzingue, même si on les observe souvent en train de brouter calmement.
LES CERFS de la Réserve biologique des Monts d’Azur
Grands rois de la réserve, ces cervidés majestueux frappent par leur prestance. Les grands cerfs mâles arborent en cette saison des bois assez courts (ils poussent tout au long de l’été pour tomber au cours de l’hiver) et les femelles offrent un ballet grâcieux à couper le souffle. On craque devant le spectacle des faons qui suivent leurs mères en sautillant sur leurs pattes fluettes. Les biches et les cerfs vivent séparés tout au long de l’année jusqu’à se retrouver en automne, à la saison des amours et période du grand brame. Personnellement, ce sont ces animaux qui m’ont le plus émue, même si ce sont des espèces que l’on retrouve fréquemment dans la nature française, contrairement aux chevaux de Przewalski et aux bisons.
LES SANGLIERS
Les sangliers sauvages de la réserve des Monts d’Azur sont les seuls animaux qui n’ont pas été sélectionnés pour une réintroduction dans le sanctuaire biologique. Ils se sont invités seuls et se sont adaptés à la vie dans le parc. Plutôt petits avec leur 60kg pour les mâles, ils vivent en communauté plutôt évoluée. Par exemple, on remarque que les marcassins sont élevés en crèche : une maman est désignée pour garder les jeunes individus de toute la horde et il n’est pas rare de voir une femelle suivie d’une douzaine de petits. Smart, non ?
RECHERCHE ENVIRONNEMENTALE ET ECOTOURISME
Grâce à cette balade guidée aux côtés de professionnels de la biodiversité et de l’environnement, nous avons découvert de nombreux secrets de la vie sauvage, observé des bébés nés depuis peu, et compris de réelles caractéristiques de la préservation de l’environnement menées par les équipes de la réserve.
DES ESPÈCES ANCESTRALES SAUVAGES RÉINTRODUITES
Née il y 20 ans, la Réserve biologique des Monts d’Azur a pour vocation de réintroduire des espèces ancestrales disparues de notre environnement hexagonal depuis des milliers d’années. Si, aujourd’hui, l’Homme de Cro-Magnon revenait sur La Réserve des Monts d’Azur, il ne serait pas trop dépaysé. Il y retrouverait une grande partie de la faune qu’il avait l’habitude d’y côtoyer et qu’il représentait sur la paroi des cavernes peu avant le néolithique.
Le bison d’Europe et le cheval de Przewalski sont certainement les deux espèces les plus présentes dans l’art pariétal. Ces deux espèces, en voie d’extinction en Europe, ont été réintroduites et sont donc tout naturellement revenues chez elles, sur les traces de leurs ancêtres. Et ça, c’est plutôt chouette.
UN RÉ-ENSAUVAGEMENT ET DES ANALYSES SUR LA BIODIVERSITÉ
La réserve a effectué un ré-ensauvagement savamment étudié pour observer l’impact environnemental des gros mammifères sur le paysage et les écosystèmes complexes de ce site naturel. En à peine 20 ans, le paysage a déjà positivement évolué et la faune très variée qui y vit s’est développée grâce à la présence retrouvée de ces espèces.
A la réserve, on recense et observe aussi les comportements évolutifs des animaux. Par exemple, il semblerait que les chevaux sauvages aient adopté par imitation des comportements d’autres espèces, comme l’organisation de la surveillance des petits, en nurserie (sangliers). Etonnant, non ?