Notre éditorialiste Carole vous raconte sa visite
« Le plaisir reste sensoriel avant d’être intellectuel ». Voici mon nouveau mantra ! Après ma rencontre avec Gilles Masson, je ne boirai plus le vin de la même façon. Le vigneron cultive ses vignes aussi bien que son art de vivre. Attention, c’est contagieux.
Humilité et simplicité
Parti de rien, l’Arlésien de naissance mais Varois de coeur, a réussi le challenge de produire 180.000 bouteilles de vin par an. Si les trois couleurs sont au rendez-vous, le rosé a une place bien particulière. Pas étonnant pour celui qui dirige le centre d’expérimentation et de recherche du vin… rosé. « C’est un vin qui simplifie les codes, qui permet à ceux qui le boivent de ne pas se sentir obligés de raconter toute une histoire », me confie-t-il. Cela tombe bien, je ne suis pas une grande spécialiste et c’est l’heure de l’apéro ! De quoi me décomplexer pour cette agréable dégustation offerte par mon hôte.
Un blanc, médaillé d’or
Pour déroger à la règle, Gilles me fait commencer par le blanc. Doux, légèrement sucré, il est rafraichissant à souhait ! Peu de production pour cet opus 100% « rolle » (plus connu sous le nom de « vermentino ») mais un gros succès au rendez-vous. De quoi donner des idées à notre vigneron pour ses futures récoltes. Les fruits exotiques et les agrumes se marient parfaitement, pas étonnant qu’il ait reçu la médaille d’or des Vins de Provence. Je vous le conseille, sous contrôle du spécialiste de la maison, en dégustant des coquillages, une salade exotique ou toutes sortes de poissons grillés.
La vie en rosé
Maintenant, place à celui qui porte bien son nom. La vie en rose, symbole parfait de l’amitié et de la convivialité. Véritable bonbon qui coule dans la gorge, un vrai rayon de soleil, ce rosé ! Fruité, il donne de la gourmandise. La pêche, voilà ce qu’il me rappelle ! Pour bien le savourer, je vous propose de démarrer l’apéro et de glisser ensuite sur une salade de tomates, des grillades ou… une pizza. Le must pour Gilles Masson, toujours avec cette même volonté de rester dans la simplicité et la convivialité.
Rouge un jour, rouge toujours
On glisse ensuite subtilement sur le premier vin rouge de la lignée. Encore un peu et je ne vais pas pouvoir reprendre le volant ! Le maître des lieux fait sa propre potion en privilégiant la maturation à la macération. Cette technique offre un vin minimaliste et reste dans le même esprit : celui de l’apéro. Il rappelle, comme ses petits copains, le fruit et le soleil. Il se déguste aussi bien avec de la charcuterie que du fromage. Classique mais si agréable !
Enfin, le petit dernier, un rouge avec un peu plus de corps. Gilles Masson m’avoue qu’il a craqué sous la pression populaire pour faire un vin un peu plus musclé et qui permet la garde. Il est mis en fût 9 mois, le temps d’un bébé. Gilles Masson l’a appelé « Etude », en souvenir de ses années sur le banc de l’école. La cuvée que je goûte est forcément jeune mais elle est déjà bien charnue et agréablement épicée, ce qui augure de belles promesses ! La dégustation s’arrête là pour moi. Et je crois, qu’il était temps.
En tout cas, promesse tenue, mon plaisir fut bel et bien sensoriel.