TESTÉ ET APPROUVÉ PAR FRANCE WEEK-END !
Mon baptême de l’air en ULM
Par une belle matinée ensoleillée comme on les aime, j’ai testé un baptême de l’air en ULM au-dessus de la Vallée de l’Ain. J’ai eu le plaisir de voler avec Luc, pilote instructeur chez Gémilis Aéro. Avec un humour pince sans-rire, il me précise qu’il est à la base instructeur de plongée sous-marine. Devant mon regard suspicieux, il ajoute qu’il a tout de même près de 4000 heures de vol à son actif. Me voici donc partie avec Luc « SkyDiver » sur le tarmac de l’aérodrome de Bourg-en-Bresse.
Luc effectue les tests pré-vol de l’Aéronef Ultra Léger (ULM). Il vérifie que l’hélice tourne bien, qu’il y a du carburant et qu’il ne manque pas quelques boulons. Deuxième regard suspicieux … Malgré tout, je me sens en confiance et suis même impatiente de monter dans cet appareil qu’il tire à l’extérieur du hangar aussi facilement qu’il sortirait une tondeuse de son garage !
Une fois installée, le harnais bien attaché, les consignes de sécurité sont passées en revue. Ok, je ne touche pas aux pédales devant mes pieds. Le tableau de bord affiche une multitude de cadrans ; altimètre, anémomètre, etc. J’ai repéré le bouton à l’extrême gauche pour parler aux autres Chevaliers du Ciel. Quelques tests pour communiquer avec les casques. Nous pouvons y aller.
Les petites règles du baptême de l’air ULM
Je lâche la petite question que tout instructeur attend avec résignation … « Où sont les parachutes ? ». Comment ça, il n’y en a qu’un et ce n’est pas pour nous?!? En fait le parachute est fixé sur l’ULM. En cas de problème, c’est en sa compagnie que nous ferons le voyage de descente. Deuxième interdiction, on ne tire pas sur le levier ! Ça me va. De toute façon, je n’ai pas l’intention de faire un baptême de saut en parachute dans l’immédiat…
Nous voici sur la piste de décollage. Le moteur du biplace ronronne. C’est moins bruyant que je ne me l’imaginais. De même, le décollage est beaucoup plus rapide que dans un avion. Une vitesse de 65km/h suffit pour nous faire quitter la terre ferme en moins de 100 mètres. Une lettre à la poste !
Une minute plus tard, le paysage magnifique de la Vallée de l’Ain s’offre à moi. Le spectacle est époustouflant. Prendre de la hauteur met en exergue la beauté de cette vallée verdoyante et les courbes de la rivière. Le charme opère.
« Foxtrot Juliette Uniform #&@ … nous passons au-dessus de la tour et sommes à 2100 pieds @#$ … ». Mais c’est qui cette Juliette ? Pourquoi elle est en Uniforme ? Et à qui il parle ? Je prends un ton détaché (surtout ne pas briller par mes lacunes) et demande s’il s’adresse à la Tour de Contrôle de l’Aérodrome de Bourg-en-Bresse.
« Non, j’annonce ma position à ceux qui seraient dans le périmètre de l’aérodrome ». En fait, en ULM on vole en auto-information par radio. « C’est à nous d’indiquer aux autres notre position et nos intentions ». Ok, je voyais ça plus technique mais pourquoi pas. Tout d’un coup, la radio se met à émettre à nouveau et s’en suit un long charabia de plusieurs voix différentes. On dirait que tout le monde est au même endroit à 100 pieds de différence mais personne ne se voit. Pas grave, on se rappelle. Troisième regard suspicieux…
Je suis à nouveau accaparée par la beauté de la vue (de la vallée, pas de Luc !). Nous survolons le Viaduc de Cize-Bolozon. C’est un pont ferroviaire et routier qui traverse la rivière d’Ain et relie la commune de Bolozon à celle de Corveissiat. Mon pilote personnel se fait guide touristique et j’écoute avec plaisir la visite guidée du haut de mon nuage. Nous survolons les pentes du Pays du Revermont jusqu’à la Chartreuse de Sélignac où des laïcs proposent aujourd’hui des séminaires «dans le silence de la Chartreuse».
Je suis extirpée de ma contemplation par mon instructeur qui m’annonce sans détours qu’il est temps pour moi de prendre les commandes de l’ULM. Sérieux ?!? Je dois aligner le haut du capot avec la ligne d’horizon. Pousser le manche vers la droite pour virer … à droite et inversement. C’est très sensible et je sens la force du vent. Sensation de puissance éphémère, il me lance un « c’est pas mal » mais que j’ai perdu de la vitesse et que l’on va bientôt « décrocher » si je continue comme ça. Le regard coupable, je lui rends les commandes. En même temps, je n’ai que 0,5 heure de vol !
Il est temps de rentrer. Mon instructeur pilote plongeur chevronné amorce un petit virage histoire de placer mon estomac juste en dessous de mon œsophage. Il sourit. « Je ne le fais qu’avec ceux qui sont à l’aise ». Vas prendre ça pour un compliment…
Pendant ce temps, les autres objets volants identifiés sont toujours dans le coin. Il semblerait que tout le monde ait décidé d’atterrir en même temps et se fait des politesses. « Après vous, non je vous en prie, après vous… » Bref, nous amorçons la descente et nous posons en douceur sur l’herbe, entre les deux pistes. « J’aime bien en plus c’est mieux pour les pneus! ». J’applaudis le commandant de bord.
« Alors ? » me dit Luc. « C’est quand que tu passes ton brevet d’ULM ? Tu sais que tu peux faire tout ça avec 25 heures de cours ». Mince, je suis tentée …
Merci à Luc « SkyDiver », instructeur chez Gémilis Aéro, pour ce baptême de l’air en ULM